Chantal Poullain, clowne d’entreprise : c’est du sérieux !

Ajouté le 27 déc. 2019, par Frédérique Disant

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Le parcours professionnel d’une clowne d’entreprise.

Le parcours professionnel d’une clowne d’entreprise. ©Skynesher

Ancienne responsable des ressources humaines dans différentes entreprises de la région parisienne, Chantal Poullain est devenue en six ans, clowne professionnelle à Lyon. Qu’elle soit en représentation devant des personnes âgées en Ephad ou en coaching en entreprise – Rita ou Rosie selon les cas – fait rire mais surtout, déclenche la créativité, révèle l’authenticité de chacun, booste la cohésion d’équipe, développe l’écoute et la bienveillance… Quel a été le chemin de Chantal pour rencontrer sa clowne et en faire une richesse pour l’entreprise ?

Étiez-vous « clowne » petite ?

Pas du tout, j’étais plutôt investie dans le sport collectif, football, handball, tennis… Plus tard, j’ai suivi un parcours universitaire très sérieux et classique : master européen en science du travail et DESS de droit et ressources humaines.

Quel a été votre parcours professionnel ?

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Après un an de voyage à l’étranger, j’ai intégré un site de production industriel en tant que chargée de mission des ressources humaines. J’ai ensuite été conseillère en recrutement à Cap Emploi sur une mission d’insertion de personnes en situation de handicap, puis responsable handicap dans une entreprise du groupe Vinci, et enfin consultante au sein du cabinet de conseil Alyzo sur la politique d’emploi des personnes handicapées. J’ai donc travaillé une dizaine d’années dans ce secteur.

Comment devient-on clown ?

En s’écoutant et en osant ! J’avais consacré beaucoup d’énergie à m’investir dans mes missions. Et puis un jour, une petite voix a parlé en moi et tout s’est ouvert. Je me suis inscrite à un atelier de théâtre pour rencontrer des gens et me détendre après mes journées. De fil en aiguille, mon « pouvoir » comique s’est révélé, et mon metteur en scène m’a suggéré d’écrire un one woman show… Je pensais ne pas être créative du tout et cette petite phrase a tout déclenché ! Les textes que j’ai écrits – slams, poésies, scènes – m’ont portée vers le clown : un été, j’ai rencontré le directeur de l’école Le Samovar qui, en découvrant mes écrits, m’a intégrée dans son école pour un stage. Ensuite j’ai suivi la formation réservée à l’acteur comique et burlesque (FRACO) à l’école de la Scène sur Saône à Lyon.

Qu’est-ce que le travail du clown apporte au niveau personnel ?

Le clown est la partie de soi-même qui accepte et accompagne ses propres fragilités : on peut être timide, mais si on l’accepte et qu’on en joue, on peut déclencher des rires mais jamais de la moquerie ! Un DRH m’a dit un jour qu’il avait réussi à oser s’exprimer grâce à son clown : celui-ci l’avait aidé à accueillir ses résistances et à s’assumer dans la douceur.

Comment intervenez-vous en entreprise ?

J’interviens dans le cadre d’ateliers de deux à six heures sur quatre axes : développer l’intelligence émotionnelle, renforcer la cohésion d’équipe, booster la créativité, intégrer la différence en mêlant personnes valides et personnes handicapées. Ces ateliers regroupent de six à 20 personnes.

Quelle est la valeur ajoutée du clown en milieu professionnel ?

Le travail du clown apporte une bulle de légèreté et de liberté dans un cadre défini. Il permet à chacun de se reconnecter avec ses émotions, d’assumer son authenticité face aux autres, renforcer sa confiance et sa bienveillance pour le groupe. On peut travailler sur un projet commun en créant de la confiance, poser un nouveau regard ensemble… Et surtout, le clown dit : on peut se tromper, avoir un sentiment d’échec, mais ça n’empêche pas d’innover, au contraire !

Pour en savoir plus : www.lavoieduclown.fr