Dix-huitième rendez-vous ARTIFY : retrouvez pour la rentrée une œuvre commentée de leur artothèque

Ajouté le 09 déc. 2020, par ARTIFY
Dix-huitième rendez-vous ARTIFY : retrouvez pour la rentrée une œuvre commentée de leur artothèque

Ground Swell (Lame de fond) – Edward Hopper 1939 – Huile sur toile – 92 x 127 cm – National Gallery of Art, Washington DC.
Ground Swell (Lame de fond) – Edward Hopper 1939 – Huile sur toile – 92 x 127 cm – National Gallery of Art, Washington DC.
Ground Swell (Lame de fond) – Edward Hopper 1939 – Huile sur toile – 92 x 127 cm – National Gallery of Art, Washington DC. ©National Gallery of Art Of Washington DC / N° D’INVENTAIRE : 2014.79.23

Audiens Le Média s'associe avec la start-up ARTIFY pour vous proposer de découvrir une œuvre commentée de leur artothèque.

L’œuvre : Ground Swell

Edward Hopper - Ground Swell.jpg (Ground Swell)

Cinq jeunes gens sur un voilier. Une scène de vacances. Il fait beau, le ciel est bleu, la mer, turquoise. Les teintes du tableau s’étendent délicatement du blanc au bleu, dans un joli camaïeu, avec quelques touches de beige et deux notes d’un rouge doux (le fichu et le haut de bikini d’un personnage féminin). Une bouée, seul élément sombre dans cet univers de lumière, vient trancher dans le paysage.

Cette scène en apparence d’une grande sérénité laisse entrevoir dans un second temps une impression plus menaçante. De fins nuages gris se profilent l’air de rien à l’horizon, la mer se fait houleuse, tandis que la présence même de la bouée à cloche, pareille à un aileron de requin qui surgirait des flots, signale l’existence d’un danger. Aucune autre embarcation dans les parages et l’on sait comme le temps, au large, peut être changeant… Les personnages, concentrés par la vision de cette bouée, semblent figés, comme en attente de quelque chose. Le titre, enfin, laisse libre cours à notre imagination : de fait Ground Swell que l’on peut traduire par “Lame de fond” évoque une amplification des vagues à venir et leur conséquences potentiellement brutales et violentes...

Edward Hopper, un des plus éminents peintres réalistes américains, a réalisé cette toile en 1939 alors que la guerre s’annonçait en Europe. Peut-on voir dans ce sujet nautique une transposition de l’actualité ou bien une prescience de ce qui va advenir ?  Quoi qu’il en soit, des aspects récurrents de l’œuvre de Hopper se retrouvent dans cette toile : le sentiment de solitude, le vide, l’importance de la lumière, le caractère énigmatique et intriguant du sujet, la suggestion minimale de mouvement suivie d’une inertie, l’appel narratif… 

L’enthousiasme de l’artiste pour la mer remonte à son enfance à Nyack (New York), petit village situé sur la rive ouest de l’Hudson. Très tôt, la côte, les phares et les bateaux apparaissent dans ses tableaux. Un des plus connus est sans doute “Lighthouse Hill” (1927), cette toile représentant un cottage et un phare au sommet d’une colline. À partir de 1934, Hopper prend ses quartiers d’été à Cape Cod, une presqu’île sur la côte Est des Etats-Unis, où il produit alors toute une série de marines.

L’artiste : Edward Hopper 

Portrait Edward Hopper 270.jpg

Né le 22 juillet 1882 à Upper Nyack et mort le 15 juin 1967 à New York City.
Issu d’une famille modeste, Edward Hopper est d’abord illustrateur pour diverses revues à New York avant de partir en Europe pour compléter sa formation de peintre. Reconnu de son vivant, il reste toujours l’un des artistes les plus admirés à notre époque. 
Le succès de Hopper prend son origine dans la synthèse d’influences complexes qu’il effectue dans son oeuvre. Souvent considéré comme un artiste majeur du réalisme américain, il peut être considéré comme un romantique, un symboliste et même parfois comme un formaliste. 
Le fait qu’il soit inclassable témoigne de la richesse de ses peintures dont la simplicité n’est qu’apparente. Si Hopper représente des scènes extérieures c’est pour mieux révéler les désirs invisibles. 
Dans le New-York de la Deuxième guerre mondiale, les rues sont désertées et la solitude des personnages est retranscrite dans l’intimité. Ce caractère introspectif de la toile est significatif de la méthode de l’artiste qui déclare : “le grand art est l’expression d’une vie intérieure”.

Le mouvement : Le réalisme américain

Le réalisme américain (en anglais, American Realism) définit un mouvement artistique général qui émerge aux États-Unis dès la seconde moitié du XIXe siècle et connaît son apogée dans les années 1930. De grands créateurs, de Mark Twain à Edward Hopper, expriment durant cette intense période de remise en question des codes de représentation, une nouvelle façon de regarder le quotidien du pays, se concentrant sur des éléments d'actualités, les centres urbains, et introduisant des éléments de modernité issus de la vie quotidienne. 
Arts plastiques, musique, littérature et journalisme s'imprègnent peu à peu des réalités sociales américaines, portent un regard non plus sur les privilégiés du système, mais sur les autres, les gens ordinaires qui sont ainsi magnifiés. L'évidente dimension politique et sociale de ce mouvement est portée par une prise de conscience que l'on peut ramener au milieu du XIXe, quand, en Europe, se posa la question essentielle et très polémique du réalisme, notamment en littérature : le rayonnement international de Victor Hugo et Charles Dickens est ici primordial car fondateur. 
Un autre choc pour l'Amérique c'est la guerre civile qui divise puis renforce le nationalisme, donnant naissance au Gilded Age, période de croissance qui cache de nombreuses inégalités et illusions, suivie par une ère progressiste qui accouche plus tard de l'American way of life en tant que modèle consensuel doublé d'un idéal égalitariste mais tiraillé par de nombreux mouvements conservateurs.

Le lieu d’exposition : National Gallery of Art (Washington)

National_Gallery_of_Art - Washington.jpg

La National Gallery of Art (NGA) est un musée américain situé à Washington, D.C., l'un des plus grands du monde. Il est administré par le gouvernement fédéral des États-Unis et son entrée est gratuite. Les collections sont réparties dans deux bâtiments reliés par une galerie sous le Mall : le bâtiment Est (East Building) et le bâtiment Ouest (West Building). La NGA est affiliée à la Smithsonian Institution.
Elle a été fondée par le Congrès américain en 1937, grâce aux donations d'Andrew Mellon. Samuel H. Kress est à l'origine d'une partie importante des collections italiennes. Le bâtiment Ouest, inauguré par le président Franklin D. Roosevelt, a ouvert ses portes le 17 mars 1941 et a été dessiné par l'architecte John Russell Pope dans le style néoclassique : il se compose d'un grand portique et d'un dôme qui s'inspire du Panthéon de Rome. Quant au bâtiment est, il est beaucoup plus récent puisqu'il a été conçu par Ieoh Ming Pei et a ouvert le 1er juin 1978. Ce pavillon abrite la collection d'art moderne, un centre de recherche et une bibliothèque. Un jardin (National Gallery of Art Sculpture Garden) s'est ajouté à l'ensemble le 23 mai 1999.
En 1969, J. Carter Brown devient le président de la National Gallery. Celui-ci cherche à attirer le plus de visiteurs au musée et organise pour cela des dîners et de grandes expositions temporaires : la première d'entre elles est consacrée à la sculpture africaine. Lors de l'exposition inaugurale de l'aile orientale en 1978, 620 000 personnes se pressent au musée. L'exposition Rodin redécouvert attire un million de visiteurs. Les recettes augmentent de même que les dons et les subventions fédérales. Les collections s'enrichissent de 20 000 toiles supplémentaires.
Le bâtiment ouest abrite les collections d'art européen, du Moyen Âge au XIXe siècle, et d'art américain avant le XXe siècle. On peut y apprécier des chefs-d'œuvre de Vermeer, Rembrandt, Monet, van Gogh, ainsi que la seule peinture de Léonard de Vinci sur le sol américain.
La partie est expose diverses réalisations de l'art moderne et contemporain : Picasso, Matisse, Jackson Pollock, Andy Warhol et Alexander Calder sont les principaux peintres représentés. C'est aussi dans cette partie du musée que se trouvent les bureaux et le centre d'études de la NGA.

 

Ancien résident de la Nurserie du Réseau Culture & Innovation d'Audiens, ARTIFY est une start-up qui propose aux entreprises la première solution connectée de diffusion d’œuvres d'art numérisées.  
Elle répond ainsi aux enjeux d'amélioration de la Qualité de Vie au Travail dans un contexte de quête de sens des clients et collaborateurs.   

Pour en savoir plus sur ARTIFY :  
www.artify.fr
Twitter et Instagram : @Artify_fr 
LinkedIn et Facebook : Artify (Entreprise)

À voir aussi

picto boussoleLa chronique de...
Psychologue clinicienne, conférencière et écrivaine spécialiste du bien vieillir...


picto lumièreLumière sur...

webconferences audiens protection sociale entreprises et particuliers
picto microWebconférences
webconferences audiens protection sociale entreprises et particuliers
21 oct.
ACTUALITÉ DE LA PROTECTION SOCIALE
Réussir votre OETH avant fin 2022
21 octobre - Inscrivez-vous
Découvrir les autres webconférences

2 minutes pour bien comprendre la réglementation pour la protection sociale
picto boussole2 minutes pour comprendre...
2 minutes pour bien comprendre la réglementation pour la protection sociale
Afin de vous accompagner un peu plus chaque jour, Audiens présente un nouveau format.
Les questions des étudiants sur : L’auto-entrepreneuriat
Voir la vidéo