Dix-septième rendez-vous ARTIFY : retrouvez pour la rentrée une œuvre commentée de leur artothèque

Ajouté le 03 déc. 2020, par ARTIFY
Dix-septième rendez-vous ARTIFY : retrouvez pour la rentrée une œuvre commentée de leur artothèque

Cape Cod Evening – Edward Hopper 1939 – Huile sur toile – 76 x 102 cm – National Gallery of Art, Washington DC.
Cape Cod Evening – Edward Hopper 1939 – Huile sur toile – 76 x 102 cm – National Gallery of Art, Washington DC.
Cape Cod Evening – Edward Hopper 1939 – Huile sur toile – 76 x 102 cm – National Gallery of Art, Washington DC. ©National Gallery of Art Of Washington DC - John Hay Whitney Collection N° D’INVENTAIRE : 1982.76.6

Audiens Le Média s'associe avec la start-up ARTIFY pour vous proposer de découvrir une œuvre commentée de leur artothèque.

L’œuvre : Cape Cod Evening

Edward Hopper - Cape Cod Evening.jpg (Cape Cod Evening)

Un paysage rural avec, à gauche, à l’arrière-plan, un bois feuillu aux teintes bleutées, à droite, l’angle d’une maison typique de la Nouvelle-Angleterre. Devant l’entrée se tiennent un homme et une femme. Lui est assis sur la marche du perron tandis qu’elle se tient debout à ses côtés. Un colley à poils longs occupe le centre du tableau. Le sol est couvert d’une pelouse jaunie aux herbes hautes.

Cette scène qui, au premier regard, pourrait sembler paisible, s’avère en réalité assez troublante. Plusieurs détails nous interpellent. L’homme et la femme, que nous pouvons supposer former un couple, ne se regardent pas. La femme, les bras croisés et le visage sévère, dans une attitude que nous pourrions qualifier de renfrognée, semble comme enfermée dans ses pensées. L’homme, bien que paraissant s’adresser au chien, avec sa main tendue, a le regard baissé, lui aussi plongé dans une sorte de rêverie. 

L’animal quant à lui, les oreilles dressées dans une position d’alerte, tourne le dos à ses maîtres. Cette dissonance entre les personnages est accentuée par le contraste présent dans le paysage même : la maison propre et soignée, l’herbe non coupée et la forêt envahissante. L’obscurité croissante du soir vient, de surcroît, accentuer le ton mélancolique de l’ensemble.

Edward Hopper, considéré comme l’un des représentants du réalisme américain pour avoir peint la vie quotidienne des classes moyennes, a réalisé Cape Cod Evening en 1939 à Truro, un petit village de pêcheurs de Cape Cod (Massachusetts) où il avait sa résidence d’été. Cette toile est très représentative du travail du peintre. On y retrouve des thèmes récurrents tels les paysages ruraux et les maisons, ces bâtisses encerclées par une nature effrayante dans lesquelles ce passionné d’architecture voit le symbole d’un passé révolu. Mais la signature de l’artiste réside surtout dans ses personnages : des êtres silencieux, esseulés et mélancoliques dont le visage ne trahit aucune émotion.

Hopper fut un témoin attentif des mutations sociales de son temps, en conséquence de quoi une grande partie de son œuvre, elle-même basée sur des reconstitutions de souvenirs et non l’expression fidèle d’une réalité, exprime la nostalgie d’une Amérique passée. Dans un monde devenu autre, la relation humaine s’est comme effacée.

L’artiste : Edward Hopper 

Portrait Edward Hopper 270.jpg

Né le 22 juillet 1882 à Upper Nyack et mort le 15 juin 1967 à New York City.
Issu d’une famille modeste, Edward Hopper est d’abord illustrateur pour diverses revues à New York avant de partir en Europe pour compléter sa formation de peintre. Reconnu de son vivant, il reste toujours l’un des artistes les plus admirés à notre époque. 
Le succès de Hopper prend son origine dans la synthèse d’influences complexes qu’il effectue dans son oeuvre. Souvent considéré comme un artiste majeur du réalisme américain, il peut être considéré comme un romantique, un symboliste et même parfois comme un formaliste. 
Le fait qu’il soit inclassable témoigne de la richesse de ses peintures dont la simplicité n’est qu’apparente. Si Hopper représente des scènes extérieures c’est pour mieux révéler les désirs invisibles. 
Dans le New-York de la Deuxième guerre mondiale, les rues sont désertées et la solitude des personnages est retranscrite dans l’intimité. Ce caractère introspectif de la toile est significatif de la méthode de l’artiste qui déclare : “le grand art est l’expression d’une vie intérieure”.

Le mouvement : Le réalisme américain

Le réalisme américain (en anglais, American Realism) définit un mouvement artistique général qui émerge aux États-Unis dès la seconde moitié du XIXe siècle et connaît son apogée dans les années 1930. De grands créateurs, de Mark Twain à Edward Hopper, expriment durant cette intense période de remise en question des codes de représentation, une nouvelle façon de regarder le quotidien du pays, se concentrant sur des éléments d'actualités, les centres urbains, et introduisant des éléments de modernité issus de la vie quotidienne. 
Arts plastiques, musique, littérature et journalisme s'imprègnent peu à peu des réalités sociales américaines, portent un regard non plus sur les privilégiés du système, mais sur les autres, les gens ordinaires qui sont ainsi magnifiés. L'évidente dimension politique et sociale de ce mouvement est portée par une prise de conscience que l'on peut ramener au milieu du XIXe, quand, en Europe, se posa la question essentielle et très polémique du réalisme, notamment en littérature : le rayonnement international de Victor Hugo et Charles Dickens est ici primordial car fondateur. 
Un autre choc pour l'Amérique c'est la guerre civile qui divise puis renforce le nationalisme, donnant naissance au Gilded Age, période de croissance qui cache de nombreuses inégalités et illusions, suivie par une ère progressiste qui accouche plus tard de l'American way of life en tant que modèle consensuel doublé d'un idéal égalitariste mais tiraillé par de nombreux mouvements conservateurs.

Le lieu d’exposition : National Gallery of Art (Washington)

National_Gallery_of_Art - Washington.jpg

La National Gallery of Art (NGA) est un musée américain situé à Washington, D.C., l'un des plus grands du monde. Il est administré par le gouvernement fédéral des États-Unis et son entrée est gratuite. Les collections sont réparties dans deux bâtiments reliés par une galerie sous le Mall : le bâtiment Est (East Building) et le bâtiment Ouest (West Building). La NGA est affiliée à la Smithsonian Institution.
Elle a été fondée par le Congrès américain en 1937, grâce aux donations d'Andrew Mellon. Samuel H. Kress est à l'origine d'une partie importante des collections italiennes. Le bâtiment Ouest, inauguré par le président Franklin D. Roosevelt, a ouvert ses portes le 17 mars 1941 et a été dessiné par l'architecte John Russell Pope dans le style néoclassique : il se compose d'un grand portique et d'un dôme qui s'inspire du Panthéon de Rome. Quant au bâtiment est, il est beaucoup plus récent puisqu'il a été conçu par Ieoh Ming Pei et a ouvert le 1er juin 1978. Ce pavillon abrite la collection d'art moderne, un centre de recherche et une bibliothèque. Un jardin (National Gallery of Art Sculpture Garden) s'est ajouté à l'ensemble le 23 mai 1999.
En 1969, J. Carter Brown devient le président de la National Gallery. Celui-ci cherche à attirer le plus de visiteurs au musée et organise pour cela des dîners et de grandes expositions temporaires : la première d'entre elles est consacrée à la sculpture africaine. Lors de l'exposition inaugurale de l'aile orientale en 1978, 620 000 personnes se pressent au musée. L'exposition Rodin redécouvert attire un million de visiteurs. Les recettes augmentent de même que les dons et les subventions fédérales. Les collections s'enrichissent de 20 000 toiles supplémentaires.
Le bâtiment ouest abrite les collections d'art européen, du Moyen Âge au XIXe siècle, et d'art américain avant le XXe siècle. On peut y apprécier des chefs-d'œuvre de Vermeer, Rembrandt, Monet, van Gogh, ainsi que la seule peinture de Léonard de Vinci sur le sol américain.
La partie est expose diverses réalisations de l'art moderne et contemporain : Picasso, Matisse, Jackson Pollock, Andy Warhol et Alexander Calder sont les principaux peintres représentés. C'est aussi dans cette partie du musée que se trouvent les bureaux et le centre d'études de la NGA.

 

Ancien résident de la Nurserie du Réseau Culture & Innovation d'Audiens, ARTIFY est une start-up qui propose aux entreprises la première solution connectée de diffusion d’œuvres d'art numérisées.  
Elle répond ainsi aux enjeux d'amélioration de la Qualité de Vie au Travail dans un contexte de quête de sens des clients et collaborateurs.   

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