Neuvième rendez-vous ARTIFY : retrouvez chaque semaine une œuvre commentée de leur artothèque

Ajouté le 11 juin 2020, par ARTIFY
Neuvième rendez-vous ARTIFY : retrouvez chaque semaine une œuvre commentée de leur artothèque

L'atelier de l'artiste – Lucien Simon – 1922/1927 – Huile sur toile – 302 x 634 cm – Musée d’Orsay
L'atelier de l'artiste – Lucien Simon – 1922/1927 – Huile sur toile – 302 x 634 cm – Musée d’Orsay
L'atelier de l'artiste – Lucien Simon – 1922/1927 – Huile sur toile – 302 x 634 cm – Musée d’Orsay ©RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Franck Raux. Acquis par l'Etat et entré au M.N.A.M. en 1943 N° D’INVENTAIRE : RF1977-326

Pendant le confinement, Audiens Le Média s'associe avec la start-up ARTIFY pour vous proposer de découvrir chaque semaine une œuvre commentée de leur artothèque en lien avec les professions du monde de la Culture.

L’œuvre : L’atelier de l’artiste

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Dans un salon aux poutres apparentes, une frise d’individus se déroule sous nos yeux. À gauche, un homme âgé dessine, accompagné d’une femme à la longue robe jaune, aimante. Dans le fond, trois peintres se peignent devant un modèle nu. Devant un paravent rouge quatre musiciens s’apprêtent à jouer leur partition. À leurs pieds, deux enfants en bas âge s’occupent avec des livres. De dos, assise sur un fauteuil rouge et fuchsia, une jeune femme dépose son violoncelle. À sa droite, une autre nous regarde et un jeune homme semble méditer devant un globe terrestre. Enfin, l’homme au costume est plongé dans sa lecture, tandis que derrière lui, deux femmes choisissent des livres de la bibliothèque. C’est un véritable déploiement des Arts dans le Paris des années 1920 !
Alors renommé et reconnu, Lucien Simon accepte en 1922 la commande d’un grand décor destiné à l’Escalier des Conférences du Palais du Luxembourg où siège le Sénat. Cependant, malgré son prestige, ce projet s’avère être pour le peintre un véritable cadeau empoisonné… Entre la configuration irrégulière de portes et de fenêtres, les travaux modifiant sans cesse l’espace et les indécisions des Parlementaires sur le choix des œuvres, Lucien Simon ne peut que multiplier les études préparatoires en attendant une décision finale. Et c’est bien ce qu’est cette œuvre : une ébauche – maitrisée - pour cette grande commande !
L’ensemble du projet est construit sur le thème du retour de l’armée victorieuse après la Grande Guerre et la reprise en France de la vie des arts, des travaux manuels et de la terre. Avec cette étude pour Pax musarum nutrix, Lucien évoque la paix favorisant les arts. Il regroupe ainsi dans son atelier rue Cassini, dominé par le Panthéon, divers artistes ou symbole des arts, et fait poser sa famille et son entourage. Lui-même se représente dessinant, avec sa femme Jeanne, à gauche ! La jeune femme au violoncelle n’est autre que sa fille Lucienne, dont les enfants Dominique et Noël s’affairent au sol. L’époux de celle-ci, André Boyer, est intégré au groupe de musiciens. Quant au fils de l’artiste, Paul, il s’agit peut-être du jeune homme au globe ! Sa fille Pauline, regarde le spectateur, tandis que le dernier groupe est composé de Charlotte Simon et de son époux François Aman-Jean.
Malgré la profusion de personnages, l’ambiance reste intimiste : seule parait la lumière du jour, englobante, assez blanche, partiellement filtrée par les voilages. Lucien révèle ses talents de coloriste en renforçant la construction et l’unité de l’œuvre par une gamme de tons réduite (jaune, rouge, bleu), d’une grande sobriété. Pour aboutir à cette composition équilibrée, Lucien n’hésite pas à transformer le décor : le panorama de Paris et sa vue sur le Panthéon sont bien plus exceptionnels qu’ils ne l’étaient réellement depuis son atelier !

L’artiste : Lucien Simon

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Né le 18 juillet 1861 à Paris et mort le 13 octobre 1945 à Sainte-Marine.
Lucien Joseph Simon naît dans une famille bourgeoise parisienne. Il fait ses études au lycée Louis-le-Grand et prépare l'École polytechnique tout en maniant crayons et pinceaux. Il entre à l’atelier de Jules Didier, puis suit les cours de Tony Robert-Fleury et de William Bouguereau à l’Académie Julian
Lucien Simon débute au Salon des artistes français de 1881 et expose au Salon de la Société nationale des beaux-arts. Au cours d'un voyage aux Pays-Bas, il est influencé par les œuvres de Frans Hals. En 1890, il rejoint la Société nationale des beaux-arts, créée entre autres par Auguste Rodin et Pierre Puvis de Chavannes, lassés de l’autoritarisme académique du Salon des artistes français. 
En 1891, il épouse Jeanne Dauchez, fille d'un avocat et sœur du peintre breton André Dauchez, elle-même peintre. C'est à cette époque que Lucien Simon découvre la Bretagne. Il y achète une maison désaffectée à Sainte-Marine qu’il aménage en maison de vacances pour sa famille et en atelier de peinture en 1902. La vie de famille sera pour lui une source d'inspiration, qu’il s’agisse des portraits de sa femme, de ses enfants ou petits-enfants, de scènes de jeux ou de déguisements.
Les années 1900-1920 marquent l’apogée de sa carrière. Il participe à plusieurs expositions internationales. L’État lui achète des toiles (La Procession, 1901, musée d’Orsay), tout comme des musées japonais, européens et américains et des collectionneurs étrangers (les Russes Ivan Morozov et Sergueï Chtchoukine). Le musée du Prado lui achète La Leçon de danse
Il obtient la médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris et est nommé chevalier puis officier de la Légion d’honneur. Il fait partie, avec Charles Cottet, André Dauchez et René-Xavier Prinet, du groupe des peintres surnommé « La Bande noire », sans doute par opposition aux toiles claires des impressionnistes.
Dans les premières années de l'Entre-deux-guerres, Lucien Simon s'éloigne des thèmes contemporains pour s'inspirer de l'Antiquité avec des sujets comme Nausicaa à la fontaine. Après la Première Guerre mondiale, il éclaircit sa palette pour peindre Les foules des pardons et des bals populaires. En 1923, il est nommé professeur à l’École des beaux-arts de Paris puis en 1928 membre du conseil supérieur des musées nationaux. Il est également professeur à l’académie de la Grande Chaumière. 
L’État lui commande plusieurs œuvres, comme la Messe du Soldat mort, puis le charge de la décoration de l’escalier du Sénat, inauguré en 1929. Enfin, en 1937, il obtient le grand prix de l’Exposition universelle de Paris pour ses panneaux décoratifs du pavillon du Luxembourg : La procession dansante à Echternach, La Sûre et La Moselle. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il se retire à Sainte-Marine où il se consacre pleinement à des sujets bretons jusqu’à sa mort. 

Le mouvement

Le postimpressionnisme caractérise une période de l'histoire de l'art moderne et de la peinture en particulier, située entre la fin des années 1880 et, par convention, l'année 1910. Ce n'est pas un courant mais la constatation par la critique que l'impressionnisme, pressenti dès la fin du Second Empire, est arrivé à ses limites.
Il laisse place à quantités de nouveaux styles et mouvements comme le pointillisme, le synthétisme, le symbolisme, les nabis, etc., Autant de groupes qui sont aussi le fruit d'amitiés ou de batailles intenses entre les peintres entre eux, les critiques, les galeristes, les mécènes, créant du même coup, une énergie nouvelle. Le postimpressionnisme précède l'arrivée des avant-gardes artistiques du début du XXe siècle.

Le lieu d’exposition : Le musée d’Orsay

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Le musée d’Orsay est un musée national inauguré en 1986. Ses collections présentent l’art occidental de 1848 à 1914.
Cette ancienne gare réaménagée en musée à la demande de Valéry Giscard d’Estaing, comprend des collections de peintures, sculptures, arts décoratifs, arts graphiques, photographies, archives d'architecture… Il est considéré comme l’un des plus grands musées du monde.
Le musée d’Orsay possède la plus grande collection de peintures impressionnistes et postimpressionnistes au monde. On compte plus de 3 450 toiles dont de célèbres artistes tels que Manet, Degas, Courbet, Cézanne, Monet ou bien Renoir.
À côté de ses collections permanentes, le musée présente aussi bien des expositions temporaires monographiques que thématiques sur une notion, une époque ou un courant. Outre sa fonction de musée, l’auditorium du musée d’Orsay accueille différentes manifestations : concerts, pièces de théâtre, conférences...

 

Ancien résident de la Nurserie du Réseau Culture & Innovation d'Audiens, ARTIFY est une start-up qui propose aux entreprises la première solution connectée de diffusion d’œuvres d'art numérisées.  
Elle répond ainsi aux enjeux d'amélioration de la Qualité de Vie au Travail dans un contexte de quête de sens des clients et collaborateurs.   

Afin de rompre l'isolement et de favoriser l'intelligence collective en temps de confinement, ARTIFY lance également un nouveau concept, les "ARTY HOURS". Il s'agit d'une adaptation en ligne et en direct de leurs ateliers en entreprise « Dialoguer avec l'Art ». Bien installés dans votre canapé, vous passerez un moment convivial à la découverte d’une œuvre d’art. 

Si cette initiative vous intéresse, n'hésitez pas à prendre contact avec leur directeur artistique : simon.cau@artify.fr / 06 30 85 03 36.

Pour en savoir plus sur ARTIFY :  
www.artify.fr
Twitter et Instagram : @Artify_fr 
LinkedIn et Facebook : Artify (Entreprise)

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